Day 1 - APT 16

Publié par Ramakar sur 2 Décembre 2014, 17:28pm

Catégories : #CR Live

Day 1 de l’APT 16

Je vous ai déjà parlé dans un article précédent de la poker room incontournable du coin, le SPT. Sachez qu’il y a un autre évènement immanquable pour tout joueur de poker qui se respecte, c’est l’APT. L’Arthur Poker Tour réunit toute la crème du poker bas-normand depuis maintenant…4 ans ?! Whoua ça file.

L’APT est un tournoi d’exception et de ce fait, une structure plus longue et un field plus nombreux est de mise, et le tournoi regroupe plus d’une centaine de joueurs pendant tout un weekend. Bon sang, le premier APT que j’ai fait (le 3 il me semble), ce n’était qu’un 30 joueurs et la partie se faisait toujours chez Arthur. Désormais, on est plus de 100 gambleurs à venir participer à l’APT.

Nous voilà donc samedi 30 novembre à l’aube de ce nouveau tournoi. A vrai dire pas encore, il est 5h30 et je viens de me lever pour aller bosser et je sens déjà que participer à un tournoi aussi important, éprouvant, s’annonce difficile avec la journée de taff que je vais faire, d’autant plus que la partie commence à 14h00 et que je ne serai jamais à l’heure.
Ne pas commencer le tournoi à l’heure ne me dérange pas. Il y en a qui préfère arriver dès le début pour « s’imprégner du tournoi », « repérer des premiers tells de forces et de faiblesses », le tournoi je le connais j’en ai fait quelque uns et quant à repérer des tells… sérieusement au niveau ou on joue pas besoin d’avoir un master de psycho pour devenir la main d’un joueur quand il fait son premier 3-bet de la partie avec une main tremblante…
Arriver en retard me va bien finalement, je jouerai une ou deux heures en moins et cela fera la différence en fin de Day1. Quoique… si je viens en retard c’est parce que j’ai enchaîné 8/9h de taff, donc question fatigue l’avantage sera plutôt pour mes adversaires.

Il est 15h30 et je m’apprête à partir du travail, je dois avoir loupé les deux premiers niveaux seulement. Je fais la route en deux minutes et j’arrive sur le lieu de la partie. Je ne suis pas encore rentré dans la salle que j’entends déjà le crépitement des jetons, le rire unique de Gadouche, la grosse voix de Gork qui sort de sa grotte tout spécialement pour l’occasion et j’aperçois par la fenêtre le visage de Norman déjà persuadé qu’il va marcher sur le tournoi et gagner son deuxième APT.

En effet on est encore en 50/100. Pour info, nous partons avec 30.000 jetons pour des rounds de 45 minutes en 8-handed, oui c’est un très beau tournoi. Je m’empresse de donner mon inscription à Arthur pour qu’il me donne ma place et m’informe que je prends la place du premier joueur sortant.
Oui c’est un beau tournoi, mais le field est affreux pour la simple raison que, contrairement à un SPT ou les joueurs viennent toutes les semaines, à l’APT nous avons 30% du field composé de joueurs du dimanche. Vous savez ces joueurs qui quand c’est à eux de dealer battent les cartes comme lors d’une crapette ?

Petit tour de la salle pour dire bonjour à quelques amis et avoir un petit aperçu du field. L’APT est l’occasion de retrouver les roublards, on dit bonjour à Gift, Scalp, Buzzman, Guigui et j’en pense. C’est aussi l’occasion de revoir des joueurs qui se font rare autour d’une table, on va dire bonjour à Gribouille, le sick buldozer toujours aussi sympathique, on fait un gros poutou à Gork, un personne superbe et à joueur qui a compris le sens du mot « gambleur ».

Un petit détour à la table de Normuche, non pas pour aller féliciter le fils du soleil de sa future win, mais pour aller payer le Last Longer à Pingus. 9 joueurs inscrits, pas mal.

On s’assoit donc en table 12, siège 6. Petit tour de table je ne reconnais personne. Parfait, je viens pas à l’APT pour jouer avec les joueurs que je vois toutes les semaines au SPT. Je vois que le siège 3 à un stack de 50/60k et me donne un air de déjà vu… Bref, ils sont encore en train de parler du coup qu’il a gagné, ou plutôt chatté visiblement, un 2-outeur après être parti à tapis flop ou turn. Le siège 3, le joueur à la casquette dont j’apprendrai plus tard que le pseudo est DL7.

On s’installe serein, fatigué mais serin. Exactement dans le même état d’esprit que la dernière partie du championnat SPT je suis confiant en mon jeu et si la variance ne me fait pas faux bon ça suffira à faire un deep-run et pourquoi pas rapporter chez moi le trophée APT si convoité.

Je laisse passer un tour de table et observe la table. Quand on démarre un tournoi, le meilleur moyen de profiler un joueur et de regarder sa façon de ranger ses jetons. Il y a les regs qui font des piles de 10 ou 20 rangées par couleur, il y a les joueurs du dimanche qui range leurs jetons par pile et par couleur côte à côte, les maniaques qui font comment les joueurs du dimanche mais qui en plus alignent les rainures de chaque jetons, sur chaque pile… Ceux-là ils devraient consulter.
Pour ma part, je rentre dans la catégorie des joueurs qui ne rangent pas leurs jetons. Mélange de couleur et de taille, dans les livres on dit de ces joueurs qu’ils sont agressifs et imprévisibles. Moi, ça me fait surtout marrer de voir mes adversaires s’agacer de ne pas voir mes jetons ranger.

Donc à ma table, j’ai 1 maniaque, 3 joueurs du dimanche et 2 reg. Oui tu as bien compté, ça ne fait que 7 joueurs pour une table de 8, le huitième joueur n’est pas à table, visiblement inscrit mais pas présent donc les blindes tournent.

Pour ceux qui est de mon plan de jeu, la structure est tellement excitante qu’il n’y a aucun intérêt à vouloir créer les dynamiques, marcher sur la table (en tout cas pour le Day1) car nous avons 30K de stack, nous reprenons le Day2 en 1k/2k/300 et un stack confortable de 50bb suffit pour reprendre un Day 2 sans stress. Donc l’objectif de la journée est de dépasser la barre des 100k, soit 70K à grinder sur environ 7h de jeu, plutôt abordable.

Blindes 100/200.

Arthur retire les stacks des joueurs inscrits mais qui ne sont pas venu et cela porte le field à 114 joueurs, déjà 2 sortants.

DL7 relance à 600, il est déjà très actif vu qu’il a déjà doublé, et à l’air assez pressé de jouer. Une joueuse âgée (nous l’appellerons Lady) paye au bouton et la Sb complète (un joueur qui a l’air sérieux, belle lunette et bien coiffé). Je complète avec AsQs en BB.

Flop : 7c 9c 3h
Pot : 2.400

Je check et DL7 check, Lady s’empresse de miser 700, call de la paire de lunette, je fold logiquement et sagement quand DL7 raise à 2k, seul la Lady paye.

Turn : Jd
Pot : 6.400

DL7 C-bet à 5,5k et la Lady call. Bon sang le mec à tout compris, l’APT c’est max value quand on touche et c’est visiblement ce qu’il est en train de faire, il va encore prendre un pot à 15/20k.

River : 4d
Pot : 17,400

Il bet 12k, quasiment le pot, mais cela ne fait pas peur à notre Lady qui finit par call et fait une grimace en voyant la paire de valet en main chez DL7.

Bon. Il monte à 80k et j’ai comme l’impression que ça ne va pas s’arrêter. En plus il se sert chez les meilleurs clients ! « De toute façon je fais pas le Day2 ». Hein ?! J’ai bien entendu ? Oui visiblement, il a un match de foot le dimanche aprèm et ne sera pas la avant 18h au Day 2. Je comprends toujours pas comment on peut s’inscrire à un tournoi et sachant qu’on n’est pas présent pour le Day2. Bon tant pis, mais ça reste une information importante. Il va continuer à jouer beaucoup de mains, être agressif et surtout bluffer car il ne va pas toucher tous ses flops. Il va falloir le cueillir comme ça, attendre une main et le laisser s’empaler dessus.

Quelques mains plus tard, un joueur UTG relance à 400, DL7 paye, la Lady call et je paye également en BB avec 8h5h.

Flop : Ah Jh T
Pot : 1.800

Pas mal le flushdraw avec trois joueurs en face. Bon, j’ai bien envie de donkbet mais pas spécialement envie de me faire relancer et de déjà jouer un gros pot. Restons simple. Je check, l’open raiser C-bet à 500. Je suis le seul à payer pour aller voir la turn.

Turn : 8d
Pot : 2.800

Je check/call sa mise timide à 700. Il paraît faible et je pense pouvoir prendre le pot avec une sur-relance à 2k, mais on a dit qu’on jouer simple, je peux tout aussi bien payer sa mise river avec un 8 gagnant.

River : 7h
Pot : 4.200

La flush tombe, pas question de c/raise, autant miser il n’a pas l’air lourd mais peut décider de payer avec un J en se disant que ma quinte n’est pas rentrée, sans voir que la flush rentre (oui les gens n’aiment pas les donkbet et essaie de se convaincre d’être devant par tous les moyens). Finalement il ne payera pas mais me montrera un valet de cœur avant de muck sa main.

On reste toujours autour des 30k et on assiste à la sortie de la Lady, qui se fait check raise à tapis pour environ 7k Turn, et qui va chercher son tirage jusqu’au bout qui ne rentre pas. Encore un pot à 15k pour DL7… et une première table casse. J’apprends que l’on sera la suivante ce n’est pas pour me déplaire, il n’y a rien à faire à cette table et le peu de joueur qui pouvait lâché des jetons facilement DL7 s’en est occupé.

Tiens un texto de Lele : « Ouaip bon a une maladie grave, la snapcalltouite mais le truc de ouf c’est qu’il a aussi une tankcalltouite aussi. » Visiblement Ouaip-bon fait des malheurs à sa table et cela amuse Lele.

On récupère donc un joueur à la place de la Lady, un joueur visiblement de la même génération que la femme qui vient de busto, 30k devant lui et un joueur à la place du stack mort.

Je ne fais rien à la table, je ne joue pas et ne parle pas non plus, visiblement j’ai atterrie sur une table ou la discussion est quasiment inexistante. Pas grave, on va observer un peu les joueurs et quelques tells toujours aussi efficace. Vous connaissez le tell du « combien » ?
Quand vous misez et qu’un joueur vous demande « Combien ? » avant de vous relancer, fuyez, il est nutsé. Justement un joueur vient de demander combien avant de check/raise sur une turn faisant rentrer une flush, on va au showdown et … Oohh tiens ! Une flush.

Quelques mains après DL7 fait un call flush hauteur 4 sur un board avec 4 cartes mono-couleur. Bon, en plus d’être agressif il ne va pas fold facilement.

Peu de coup à raconter, à l’image de celui-ci ou UTG relance à 600, un joueur qui vient d’arriver en MP paye, je paye en BB avec QcQs et prend le pot au flop après avoir donkbet à 1,2k sur 3d Jh 9s.

Durant un APT il y a toujours des commentaires magnifiques, et c’est toujours très dur de se retenir ne pas rire. DL7 relance à 700 au CO, le BTN 3-bet à 1,2k et la Sb call, DL7 complète.

Flop : K 3 5 rainbow
Pot : 3.700

Le bouton C-bet à 1,5 sur les check adversaire et la Sb qui à cold-call le 3-bet préflop relance à 4k, DL7 passe et le bouton annonce instantanément tapis à 28k. La Sb a 15k de stack restant et hésite à payer. Forcément s’il a check/raise pour info avec un K, il doit se mordre les doigts en ce moment, d’où l’intérêt de ne JAMAIS miser pour avoir de l’information. Il finit par fold en montrant AK et le bouton montre AA. Et la toute la table se met à dire : « Whouaa le fold de fou ! Jamais je fold moi ici, c’est trop dur il peut te bluffer ».
Oui oui, le bouton va bluffer AQ ici c’est évident. Et je comprends également que TPTK quand un joueur fait tapis à 140bb au flop, c’est infoldable.

Vous êtes sûrement en train de vous dire que je suis arrogant de me moquer, mais quand même là ils le cherchent.

Un peu plus tard la belle paire de lunette et la belle coiffure relance à 600 en MP, je paye au Btn avec K9s, les blindes complètent.

Flop : Kh 3h 5h
Pot : 2.400

La paire de lunette C-bet à 1,1k, j’hésite à relancer mais il a 8k derrière et je n’ai pas spécialement envie de payer un tapis avec top paire kiker 9. Je paye, la Bb également.

Turn : 5c
Pot : 5.700

Les deux check, je place un barrel à 2,7k y a pas mal de value à faire sur les tirages. La BB call rapidement et bizarrement la paire de lunette aussi. Est-ce qu’il peut faire ça avec AxQh ? Bizarre.

River : Js
Pot : 11.100

La BB qui n’a pas bougé un cil depuis le début de la partie donkbet à 6k. Les lunettes fold et j’insta fold aussi. Le jour où il sera en bluff ici, je veux bien arrêter le poker, au mieux il a KJ, mais vu le sizing ça sent la flush.

Bon 28k, et ça décolle toujours pas. Mais on n’est pas pressé, suffit d’un coup pour passer à plus de 50k.

On termine le round sans plus d’action que ça, on perd de petits pots sans avoir touché le flop et j’affiche un stack de 25k à la premier pause.

Je file à la table de Pingus pour prendre de ses nouvelles (oui je parle beaucoup de ce petit gars qui en plus est mon partenaire de grind à Deauville. Y-a-t-il quelque chose de plus que le poker entre eux vous demanderez-vous ? La réponse est oui, libre à vos fantasmes de vous imaginer jusqu’où ça peut aller). Il est dans un coup contre Normuche, il place un gros barrel river sur un board très connecté, flush, quinte, full, y a de quoi manger sur ce board. Je commence à le connaître mon petit pingouin, il n’est pas en bluff, pas contre Normuche sur un board pareil. Je me penche vers Pingus et lui glisse à l’oreille, suffisamment fort pour que cela arrive aux oreilles de Normuche un « tu peux pas t’empêcher de bluffer Normuche ». Normuche finit par payer et se heurte à un full. Nice call.

Je pars donc en pause discuter avec quelques amis que je ne vois plus souvent, prend des nouvelles de quelques partenaires du SPT, j’écoute pleurer certaines personnes de leur bad qu’ils ont pris juste avant la pause… Comment leur dire que je m’en fous et que je veux juste aller me payer un Fanta. Je commence à discuter avec Gork qui me dit qu’il espère bien jouer un coup contre moi pour pouvoir apparaître sur le blog, je lui répond qu’il mérite à lui seul un article et j’entends Arthur qui annonce déjà la reprise.

Blindes 100/200/25

On reprend la partie et je vois qu’Elise s’installe à la table. Vous vous souvenez d’Elise ? La pleureuse professionnelle de la dernière partie chez Scalp ? Oui c’est elle. Je ne vois pas les larmes couler donc elle n’a pas encore dû prendre de bad, on profite de ce moment d’accalmie dans le bad run pour discuter un petit peu, notamment du coup de main qu’elle a donné à Arthur avec Guigui pour tout organiser. Un sacré taff entre organiser la salle, c’est-à-dire les 114 stacks, les 15 tables, les 120 chaises, les ordis, le projecteur…etc. Merci d’ailleurs à eux deux pour leur investissement, c’est aussi grâce à eux que l’on peut participer à ce super weekend poker. Merci Elise et Guigui. Je suis content d’avoir Elise à table, enfin une tête que je connais et avec qui je peux discuter et rigoler.

La reprise est aussi tranquille qu’avant la pause, un joueur relance à 600 en début de parole, je paye en position avec KQs, Elise paye en Sb ainsi que la BB.

Flop : K K J rainbow
Pot : 2.600

L’open raiser check, je bet 1,6k payé par Elise, les autres fold.

Turn : 3c
Pot : 5.800

Elise check/fold sur ma mise à 3k.

J’ai 27k et le premier coup intéressant de la partie arrive.

Je relance Kc8c UTG à 400, payé par deux joueurs en position et la grosse blinde (le joueur de toute à l’heure avec son 3-bet shove flop avec AA à qui il reste 18k)

Flop : Ad Th 7h
Pot : 1.700

La BB check je C-bet à 1,3k, seul la Bb paye et reste dans le coup.

Turn : 5s
Pot : 4.300

Il donkbet rapidement à 3k. Intéressant. Il n’a pas le profil à c/c flop et donk turn avec une très grosse main. Deux paires à la limite mais même A5 je ne suis pas sûr qu’il donk, plutôt un c/raise. Il a le profil du top paire zombie, si c’était le cas il aurait relancé au flop…
Je le mettrai bien sur une main du style KQs/KJs/QJs/98s, un bon combo draw. Ca fait longtemps que je n’ai pas placé un value bluff. Il a encore 15k derrière lui, pas question de le mettre à tapis, s’il a une main tirage quinte+flush, il ne lâchera pas. Une relance par contre je pense qu’il se contentera de payer.
J’envoie 8k, il paye avant même que je termine de poser mes jetons, bingo il est à tirage.

River : Jx
Pot : 20.300

Il check. Pas la meilleur des river, mais s’il avait QKs, il n’aurait pas pris le risque de check au risque que je check derrière. J’envoie 10k, ce qui le met à tapis à vue d’œil il réfléchit un petit peu, il a dû toucher le valet, et fini par fold.

Un bon petit pot qui me met à 38k, bon d’accord cela ne correspond pas à mon plan de jeu qui est de jouer simple et en value, mais le spot était trop bon pour le laisser passer. Bien sûr pas question de montrer ma main, construisons-nous une bonne image.

Du haut de ses 9k restants mon adversaire finira par bust deux/trois mains plus tard avec une top paire zombie contre… DL7. Rrrr il n’arrête pas, il doit dépasser les 100k là, vivement que la table casse.

Un nouveau joueur prend sa place et paye la relance de DL7 à 600 en position sur lui, je complète en Bb avec 22.

Flop : 8d 4d 2d
Pot : 2.000

Parfait ! Si je la joue intelligemment je peux lui prendre un gros pot ! Je check, il C-bet à 1,3k, le nouvel arrivant fold et je place une relance à 2,7k, il paye. Il faut que je donne l’impression d’être en arrachage ou au moins à tirage, je dois vite miser turn peu importe cette dernière.

Turn : Tc
Pot : 7.400

Je place un barrel à 3,5k très vite, il paye, il paye vite. Peu importe la river il faut que je lui donne l’occasion de me bluffer, il ne doit attendre que ça.

River : 6d
Pot : 14.400

Arf… Je check. Il bet 6k. Je m’apprête à call quand je vois la taille de sa mise par rapport au pot. 6k dans 15k, ça ressemble à de la value s’il veut me faire fuir il doit mettre plus… Ralala, je suis en train de partir pour un fold, à contrecœur mais je vais fold.

Je fold, il retourne 87x.

Ah je m’en veux, en y réfléchissant un peu plus il mise 6k par pour value, mais juste parce que s’il me voit si léger que ça, il n’a pas besoin de mettre beaucoup pour me faire abandonner tous mes bluffs. Ah je m’en veux de fold aussi vite. Bon tant pis, y aura d’autres occasions. Et puis ça lui donne l’impression de prendre un ascendant psychologique, je pourrai m’en servir plus tard.

Petit point du stack, retour à 30k.

Blindes 150/300/25

Même pas un tour de table plus tard, j’ouvre JJ UTG, j’open à 600 et suis payé par DL7 en Sb et la BB qui doit avoir 20k.

Flop : Ax Jx 4x
Pot : 2.000

Nice ! Pas question de faire la même erreur que tout à l’heure, faut que je prenne mon temps pour jouer ce coup. Je C-bet à 1,2k en espérant un petit moove face à ce petit continuation bet. Finalement DL7 fold et la BB paye.

Turn : T
Pot : 4.400

Il donkbet 1,2k.
Bon même un mauvais joueur irait pas jouer QJ de cette façon, on dirait plus un As mal kické, qui s’achète une river gratuite. Le joueur est de la vieille école, faut que je la joue old school, que je fasse une petite relance et une grosse mise river pour donner l’impression d’un arrachage.

Je relance à 3,3k, il paye.

River : 6
Pot : 11.000

Il check, je bet 15k, plus que son tapis de 14k. Il hésite, il joue avec ses jetons, il n’a pas l’air content il ne veut pas fold. Il paye.

Je retourne ma main, il retourne A5 et lance un petit « je ne te crois pas ». Bien joué mon petit Ramakar, enfin un coup intelligemment joué, pas sûr qu’il mette tout en jouant de manière plus « classique ».

Aller hop je monte à 50k ! La machine est lancée et j’ai l’impression que le coup redore mon image.

Quelques mains plus tard, un joueur relance à 600 en milieu de parole, le CO paye, je paye au bouton avec Ah5h, Elise paye en Sb.

Flop: Kd Jd 5c
Pot: 2.700

Encore un beau flop. Les deux joueurs avant moi check, je bet 1,6k, Elise paye les autres passent.

Turn : Ah
Pot : 5.900

De mieux en mieux. Je bet 2,5k confiant qu’Elise me paye avec un K ou un J, si elle avait KJ/55 elle aurait relancé au flop et si elle a AJ, je vais vite le savoir et j’ai encore beaucoup d’équité pour payer une relance. Elle se contente de payer.

River : 6d
Pot : 10.900

Elle check. J’ai envie de mettre beaucoup, je sens qu’elle a envie de me payer. J’envoie 7,5k et commence à me braquer. Décision difficile pour elle puisqu’elle hésite longtemps. Je suis persuadé qu’elle n’a qu’un roi.

Elisa paye, je retourne les nuts. Elle fait une grimace et muck sa main. Je lui demande si elle a AJ, elle me dit que oui, je suis persuadé du contraire. Bon pas besoin de chercher à savoir si j’ai raison je prends encore un bon petit pot et je pointe à plus de 60k, in da place !

On annonce que la table casse. Parfait, j’ai réussi à prendre quelques jetons et j’espère tomber sur une table avec des clients moins accrochés à leurs jetons.

Table 6 siège 6.
Petit tour de table, je reconnais Rémy siège 8 avec 30k. Fidèle à lui-même on ne sait pas s’il est éveillé ou s’il dort. Un joueur passif, capable de surestimer la force de sa main et peut tout envoyer d’un seul coup parce qu’il en a marre.

J’aperçois aussi Djangobat siège 2 avec 60k. Une tête que je n’avais pas vu, ou rarement, depuis l’époque où j’allais jouer à l’association Caen-poker, une association ou j’ai joué mes premiers tournois, très sympathique, mais que je fréquente plus. Je ne suis pas mécontent qu’il soit là. Il a un niveau correct, il est capable de bluffer, de trashtalk, d’être créatif.

En siège 3 je retrouve Béné, ou plutôt « Béné Top 12 ». Béné est le joueur SPT en forme du moment, pour plus de détails il faudra aller lire l’article sur l’avant dernière étape SPT. Il run good et il pourrait bien ship une place pour la finale SPT sur la dernière étape. J’aime bien sa présence à la table, il est marrant même s’il un humour de merde. Et puis cela me donnera l’occasion de lui expliquer de nouveau le principe de jouer dans le noir car aux dernières nouvelles il a compris à l’envers le concept.

Blindes 200/400/50

Absolument rien à me mettre sous la dent, la table est encore plus serrée que la précédente, dommage. Je discute un peu avec Béné, il me donne enfin sa version de l’histoire du jeu « in the dark » façon « Béné Top 12 ». Je suis forcé de reconnaître que Greg et Gift en ont rajouté un petit peu. Je lui dis au passage que si son stack continue à fondre (environ 15k) je vais finir par payer son tapis dans le noir.

D’ailleurs j’ai du mal à compter ses jetons ils ne sont pas rangés. Ils ne sont pas rangés !
Il y a une semaine j’apprends que Béné joue désormais dans le noir « comme Ramakar » et maintenant monsieur ne range plus ses jetons. Bon sang, il me kiffe ! Je ne manque pas de le lui faire remarquer.

Il essaie de balbutier un semblant de réponse mais Béné a très peu de répartie. Il sera sauvé par le gong, ou plutôt par Arthur qui annonce le Dinner Break pour une heure. Petit point du stack, 70k à la pause diner, un peu moins de 100 joueurs encore en course pour un stack moyen de 37/38k. Je n’ai pas le détail, car en début de partie je ne m’attache pas à ce genre d’informations, la route est trop longue pour se soucier de l’average après seulement trois heures de jeu.

Je vais voir mon petit pingouin pour lui proposer de faire un petit resto. Tout le monde commande des pizzas, je n’en ai pas envie et je sais que les pingouins digèrent mal la mozarella, je suis à peu près sûr qu’il acceptera mon offre. On pourrait tout aussi bien aller au Mcdo juste à côté, mais je suis en plein sevrage de fast-food. Tout ça pour dire qu’au final on part au Courtepaille à quelques kilomètres. On sort de la salle quand « Béné Top 12 »nous interpellent pour venir avec nous, bon sang il me kiff là c’est sûr !

Greg propose à un des autres joueurs de l’APT que je ne connais pas de venir avec nous.

Petit moment de détente en dehors de la salle de tournoi pour parler d’autre chose que de poker, cela fait du bien, de couper du poker. On vient de jouer 6h d’affilé, il en reste 6h pour finir le Day 1, la coupure s’imposait.

Durant cet intermède culinaire, il s’est passé quelque chose de peu commun, je vous laisse trois possibilités de réponse, à vous de me dire ce qu’il s’est passé, la réponse dans le prochain article, le Day 1 de l’APT – partie B.

Au moment de payer la serveuse m’a demandé mon numéro de téléphone et les gars ont insisté pour que je lui donne et la fille m’a rappelé dans la soirée après la reprise de la partie.
Nous nous sommes rendu compte une fois de retour à la salle que nous avons oublié « Béné Top 12 » au restaurant et un joueur déjà sorti à dû aller le chercher.
Nous sommes rentrés tous les trois à temps pour la reprise et au bout de quelques minutes « Béné Top 12 » s’est rendu compte qu’il avait oublié son portable au restaurant.

Merci à Pingus et Béné Top 12 de ne pas spoilier le prochain épisode.